Un dimanche triplement festif tant attendu arrive enfin au Mont Sion Gikungu et tout le monde s’en trouve ravi. En ce deuxième dimanche de Pâques, l’Église fête la solennité de la Miséricorde Divine, mais il y avait en plus deux évènements importants au Sanctuaire marial de Schoenstatt pour la paix et la réconciliation de Mont Sion Gikungu. Les Pères de Schoenstatt ont solennellement fêté cinquante ans de leur engagement au Burundi. Plus d’une personne s’en souvient, c’était le 12 mai 1974 quand les premiers Pères débarquent en Paroisse de Mutumba de l’Archidiocèse de Bujumbura. Vingt ans après, sans toutefois changer de diocèse, les mêmes Pères s’installent au Mont Sion Gikungu, c’était en 1994.
De 1974 à nos jours, cinquante ans d’engagement au Burundi sont au complet, voilà une seconde raison de se réjouir. En cette même date, les Pères de Schoenstatt sont ravis de voir leur communauté agrandie par l’ordination sacerdotale d’un autre Père, Samuel SIBOMANA. Tous les trois motifs ci-haut mentionnés ont fait que les Pères invitent amis, voisins, connaissances, nationaux comme étrangers à venir les soutenir et se réjouir ensemble en cet événement combien mémorable et louable.
Tout avait été programmé contre chrono et sur papier pour ne pas sauter une seule étape prévue : le décor de l’église de la Sainte Trinité, du chœur vers les places de derrière, était tout blanc mêlé du jaune, les chorales Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et Sainte Famille, toutes dans leurs uniformes et avec tout leur arsenal musical, ont alterné à animer la sainte messe de dix heures. Seulement la pluie a devancé le début des cérémonies, obligeant la liturgie à changer l’itinéraire de la procession du début de la messe, certains invités ont par conséquent connu un retard à la messe, ou encore d’autre seraient absents.
Au début de la messe, le Père Supérieur de la Communauté des Pères de Mont Sion Gikungu, le Père Herménégilde COYITUNGIYE, dans son allocution, a souhaité la bienvenue à tous les fidèles, amis et invités de marque, à commencer par leurs Excellences l’Archevêques de Bujumbura, l’Archevêque émérite du même archevêché, l’Evêque émérite de Bubanza et Madame le Ministre de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida qui avait représenté Son Excellence le Président de la République du Burundi en ces cérémonies, les anciens présidents du Burundi, Sylvestre NTIBANTUNGANYA et Domitien NDAYIZEYE, Mesdames Laurence NDADAYE et Sylvane NTARYAMIRA. Il a ensuite remercié tout un chacun pour ses efforts fournis pour la bonne passation de toutes les festivités prévues pour la journée.
Les Pères de Schoenstatt sont venus avec la mission principale d’annoncer la Parole de Dieu tout comme les autres prêtres, mais le charisme n’est pas le même, tout en convergeant dans la même Église de Jésus Christ. Cinquante ans c’est un temps suffisant pour s’évaluer, évaluer ses actions afin de décider sur un nouvel élan de travail et d’apostolat. Les Pères ont vivement apprécié l’accueil qui leur a été réservé par les autorités diocésaines d’alors, à commencer par l’Evêque de ce temps, Monseigneur NTUYAHAGA qui a d’ailleurs été le premier à présenter la demande aux Pères de Schoenstatt à venir au Burundi.
Les textes du dimanche de la miséricorde divine ont été tirées du Livre des Actes des Apôtres (4, 32-35), de la première épitre de saint Jean (5,1-6) et de l’Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (20, 19-31).
Homélie
‘Nous sommes encore dans le vif de la célébration de la victoire du Christ sur la mort’, a ainsi introduit son homélie, Monseigneur l’Archevêque BANSHIMIYUBUSA Gervais, en souhaitant à tous la joyeuse fête de Pâques. La victoire de Pâques a été destinée à nous tous qui croyons en celui qui a vaincu la mort. L’Église nous invite à célébrer la Pâques du Christ, la Pâques des disciples qui sont sortis de leur cachette et de la peur pour annoncer que Jésus est désormais ressuscité et vivant pour toujours. Nous le savons tous et sans doute, la mort de Jésus a mis les disciples dans un état presque de mort eux-mêmes parce qu’ils ont perdu tout espoir, ne sachant plus à quel saint se vouer.
La peur ne déroute pas seulement les disciples car la situation est identique pour nous tous. Avant la résurrection du Christ, les disciples n’avaient pas encore eu la force et les dons nécessaires pour pouvoir se gérer et gérer la période d’après la mort de Jésus. Comme ils avaient peur, il s’entend qu’ils avaient sans doute besoin de la paix et la tranquillité intérieure, c’est ce que Jésus leur a donné quand il leur est apparu après sa résurrection. Les disciples avaient encore besoin de la force du Saint-Esprit pour se lever et proclamer la Parole de Dieu. Nous aussi avons besoin de cette force de l’Esprit Saint en tout et partout pour avoir la foi et vivre pleinement selon la volonté du Créateur au lieu de nous comporter comme Thomas qui n’a cru qu’après avoir vu les marques laissées par les clous dans les mains de Jésus ainsi que la cicatrice dans son côte. Avec la foi, les chrétiens de tous les temps peuvent facilement vivre en communion sans équivoque comme les premiers chrétiens dont nous parle le Livre des Actes des Apôtres. Au Diacre Samuel qui allait être ordonné prêtre dans la congrégation des Pères de Schoenstatt, Monseigneur l’Archevêque a souhaité courage dans l’apostolat afin que Dieu l’envoie prêcher et sanctifier son peuple.
Il sied de signaler que les cérémonies d’ordination sacerdotale ont suivi le credo chanté après l’homélie. Ainsi, à 11 heures 38 minutes, Diacre Samuel est devenu Père Samuel SIBOMANA. Au moment de l’offertoire, le symbole du jubilé des Pères de Schoenstatt a été offert avant les offrandes en nature et la collecte habituelle des offrandes. La messe qui avait commencé à dix heures sous la pluie a été clôturée trois heures après par une procession vers le sanctuaire, une occasion bien forte pour le nouveau prêtre de se consacrer à la Vierge Marie.
N. M.