Nous sommes au Vendredi saint, un jour qui ne fait pas la joie dans l’intérieur des chrétiens qui doivent se souvenir et commémorer la passion du Seigneur. Depuis le jeudi saint, les visages des fidèles n’inspirent pas la joie de ceux qui les observent car ils sont rentrés après avoir vu l’autel de l’église découvert, toutes les croix de l’église enlevées de leurs places habituelles, et même le tabernacle ouvert sans rien dedans. Ils ont de plus vu un nouveau reposoir où les hosties bénites devraient rester jusqu’au samedi soir lors de la veillée pascale. Ce qui a semblé plus écœurant c’est que la formule habituelle de clôture de la messe ‘ Allez et demeurez dans la paix du Christ’ n’avait pas été prononcé par le prêtre célébrant de la messe du jeudi saint. Le vendredi saint fait encore peur parce que c’est le seul jour où il n’y a pas de messe dans toute l’Eglise. 

Les rites de la vénération de la croix de ce vendredi saint au Sanctuaire marial de Schoenstatt pour la paix et la réconciliation de Mont Sion Gikungu ont débuté par la prière du chemin de la croix à 15 heures. Cette prière a été exécutée en dehors des enceintes du Sanctuaire, dans le quartier Mutanga-Nord, et elle a duré près de deux heures. Seulement, la pluie s’était invitée d’elle-même dès la seconde station jusqu’à la quatrième station. Il a plu, c’est vrai, mais personne n’a fui, les fidèles ont compris qu’il ne faut pas abandonner Jésus, on doit souffrir avec lui. Est-ce à dire que parmi ces fidèles il n’y avait pas un seul Simon Pierre qui l’avait renié? 

Après la prière du chemin de la croix, le rite de vénération de la croix a suivi. Il était présidé par le Père COYITUNGIYE Herménégilde. Sa prédication suivant la lecture de la passion du Seigneur était principalement centrée sur la victoire de la croix sur les pouvoirs du mal. Selon lui donc, le pouvoir démoniaque sait très bien que sa force maléfique est tombée dès l’instant où Jésus a dit : Tout est accompli. Le monde que nous vivons actuellement est plein de difficultés et d’injustice au quotidien jusqu’au point où d’aucuns ne croient les dires selon lesquels le mal est évincé. Ils s’en vont jusqu’à dire comme Qohèleth qui affirme avoir vu sous le soleil la corruption sur le siège du droit, la corruption sur le siège de la justice (3, 16). Seulement, le même auteur revient dire qu’ici sous le soleil tout change, même les malfaiteurs auront leurs temps d’être punis pour leurs exactions.

Dans tous les cas, Dieu veut la conversion du pécheur. Il ne nous est pas permis de juger notre prochain, car il peut se convertir à la dernière minute de sa vie, nous nous en souvenons avec le cas du brigand pendu à la droite de Jésus avant qu’il ne poussât son dernier souffle. ‘ Sachez-le donc, ils seront assis à côté de nous dans le royaume des cieux’, a affirmé le Père COYITUNGUYE. Ce qui importe le plus c’est d’endurer les souffrances dans la foi au lieu de faire des transhumances dans des églises en recherchant des prédicateurs qui consolent notre volonté au lieu de nous faire vivre la réalité. 

Quatre phrases de l’Evangile doivent attirer notre attention selon le prédicateur. Il y a d’abord ‘Femme, voici ton fils’ suivi de ‘Voici ta Mère’. Nous le savons désormais, il n’y a personne ici qui n’a pas une maman, c’est bien Marie que Jésus nous a présentée. La troisième phrase est ‘J’ai soif’. Oui, Jésus a soif de la justice et de la véritable conversion des cœurs des personnes qu’il a rachetées par son sang. La dernière phrase est ‘Tout est accompli’. Toute personne doit en fin comprendre que ses explications mensongères et les faux-fuyants, tout comme les alibis pour faire le mal sont finis, évanouis par la croix de Jésus. Jetons-les dehors et marchons dans la liberté des enfants de Dieu. Amen

N. M.