Ce n’est pas d’habitude de voir l’église décorée durant le temps de carême, mais avec le dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur, la donne vient changer : l’ornement revêt du rouge et du blanc avec des branches d’arbres tout autour ; même la chorale Sancta Maria portait une tenue presque uniforme en rouge. La Sainte messe a été présidée par le Père Longin NTIRANYIBAGIRA. La procession du début de la messe a pris la direction du sanctuaire, où a eu lieu le rite de bénédiction des rameaux.  Quant aux lectures, Il y a d’abord l’Evangile selon Saint Marc (11, 1-10) lu juste après la bénédiction des rameaux au sanctuaire même, les autres lectures ayant été lues dans l’église de la Sainte Trinité : Isaïe (50, 4-7) ; Philippiens (2, 6-11) et l’Evangile de la passion du Seigneur selon saint Marc 14—15, 47). 

‘ Vraiment, celui-ci était le Fils de Dieu’. Ces mots prononcés par l’officier Romain, un colon étranger à la foi et à la culture hébraïques manifestent la foi qui est née en lui suite à ce qu’il venait de voir depuis la nuit où Jésus a été appréhendé, condamné, jugé, crucifié et mort sur le bois du supplice. Cet officier avait déjà vu plusieurs autres personnes pendues suite à leurs fautes, mais il a constaté l’inhabituel en Jésus : il a en effet compris que Jésus était innocent, déserté par les siens, Pilate lui-même l’avait livré par peur de perdre son poste politique juteux. Les prêtres avaient accusé Jésus de se nommer Fils de Dieu, mais cette accusation ne suffisait pas devant Pilate pour mériter la crucifixion. Il a fallu ajouter quelque chose de très politique pour attirer l’attention de ce chef représentant l’autorité et le pouvoir romain dans cette région : ‘Il s’est proclamé le Roi des Juifs’, ont ajouté les accusateurs de Jésus devant le Ponce Pilate. Ils étaient en effet sûrs qu’avec ces mots les occupants Romains n’allaient pas supporter une telle révolte contre eux. Les mots de l’officier Romain méritent pour nous les chrétiens d’être répétés et intériorisés particulièrement durant cette semaine sainte.

Oui, Jésus est mort, mais il avait libéré le peuple de Dieu : les boiteux, les aveugles, les lépreux, les possédés par des démons, et même la foi du peuple avait pris racine dans leurs cœurs. Il ne l’a pas fait seulement pour les gens de son temps, mais aussi pour les générations antérieures parce qu’il est allé les trouver dans le tombeau du séjour des morts et celles postérieures dont nous qui sommes ici. Avant de mourir, il avait demandé à ses disciples de veiller et de prier pour ne pas entrer en tentation, c’était au Jardin des oliviers. Est-ce nous qui sommes présents, veillons-nous en priant ? Une autre personne qui attire notre attention est Marie de Madgala, celle qui a versé du parfum sur les pieds de Jésus. Qu’est-ce que nous versons sur les pieds du Seigneur en signe de reconnaissance de nos péchés et de demande de pardon ? 

Nous le savons bien, l’Église comprend deux choses principales : la Liturgie et les pauvres. Nous sommes en droit de nous demander comment nous célébrons les mystères de notre salut et ce que nous faisons en faveur des pauvres. D’autres personnes qui nous étonnent sont les disciples de Jésus : ils avaient pris tout leur temps pour l’écouter et voir ses réalisations et ses miracles. Mais quand l’heure de la passion a sonné ils l’ont presque tous abandonné, même Pierre qui y est resté un peu plus de temps l’a renié trois fois. Lors de sa condamnation, il y avait parmi tant d’autres les chefs religieux qui ont à tout instant incité le peuple à réclamer la crucifixion de Jésus à Pilate. De toutes ces personnes, trois seules nous donnent l’espoir de la victoire de la vie sur la mort : Marie la Mère de Jésus, le disciple que Jésus aimait et Marie de Madgala. Ces personnes sont restées au pied de la croix de Jésus et elles observaient tout en intériorisant tout ce qui se passait. Une autre personne qui remonte notre moral est le brigand pendu à droite de Jésus : il a eu le courage de reconnaître ses fautes, de demander pardon et d’implorer à Jésus de se souvenir de lui.  

Ne vous demandez pas pourquoi Jésus a pris la voie de la souffrance et de la croix ; la réponse est en effet dans la réaction de l’officier bourreau de Jésus qui l’a reconnu comme vrai Fils de Dieu. La croix est effet le chemin de notre salut. Que cette semaine soit pout tout un chacun une occasion et une voie de marcher et de rester à côté de Jésus. 

NYANDWI M.