La messe de six heures trente minutes de ce vingt-deuxième dimanche du Temps Ordonaire au Sanctuaire marial de Schoenstatt pour la paix et la réconciliation de Mont Sion Gikungu a été célébrée par le Père Marcien NDAYIZEYE, Père Économe de la Communauté des Pères de Schoenstatt et animée en chants liturgiques par la chorale swahiliphone saint Philippe NERI, une des sept que compte le Sanctuaire. Signalons que cette chorale célébrait en ce jour sa troisième année d’apostolat. D’ailleurs, le Père Marcien, dans son mot de salutation et de bienvenue, les a félicités pour ce pas franchi et les a souhaités de toujours aller de l’avant.

L’Évangile du jour, précédé comme d’habitude par la première lecture tirée du livre du prophète Jérémie (Jr 20, 7-9) et la deuxième lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (Rm 12, 1-2), a été lu par le Diacre Samuel SIBOMANA. 

Dans son homélie, le Père NDAYIZEYE est revenu sur l’évangile du dimanche passé selon lequel Jésus avait fait un éloge à Simon à qu’il a donné même le nom de Pierre et la mission qu’il lui avait donné d’être la pierre sur laquelle il bâtirait son Église. Il a poursuivi en montrant que dans l’évangile du jour cette fois-ci c’est le contraire qui se produit : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »  En d’autres termes, Simon est pris ici comme un objet de scandale. Lui, à qui le pouvoir de lier et délier a été donné le voilà maintenant dans la confusion. Et de continuer que tomber en disgrâce est quelque chose qui arrive un jour ou un autre à tout être humain d’où un clin d’œil de faire attention au subalterne, un compagnon de route, un proche collaborateur qui peut facilement t’introduire en erreur par ses propos ou en refusant de mettre en pratique tes ordres peut se retrouver en danger ou vous mettre en danger. Il a cité pas mal d’exemples des gens qui sont actuellement en danger à cause des choses du genre.

Le Père Économe a expliqué à l’assemblée de Dieu que ce message n’est pas adressé Simon Pierre seulement mais aux autres disciples aussi. Ainsi, les conditions pour être un bon disciple de Jésus christ sont énumérées. Il faut pour cela renoncer à ses désirs propres et à sa façon de voir son avenir au profit de d’une vie de communion avec Jésus. Comme Simon Pierre, nous sommes invités à croire que notre foi en Jésus Christ est capable de transformer la mort en vie, l’esclavage du péché en liberté. Il a poursuivi en insistant sur le fait que même nous, nous avons à accueillir avec confiance et foi, la promesse du Christ que le chemin de la croix même à la résurrection. Personne ne peut échapper à la croix, mais avec l’aide du Christ on peut la dépasser pour accéder à la résurrection.

Le Père NDAYIZEYE est revenu sur la première lecture qui parle des problèmes que vit un prophète dans sa mission. Envoyé par Dieu annoncer la ruine des espoirs fallacieux du roi et de ses conseillers de pouvoir résister à la puissance babylonienne, le prophète Jérémie est en butte à la raillerie de ses contemporains. Il est accusé de la tromperie et de mensonge. Au temps de la prophétie de Jérémie, le roi avait érigé d’autres faux prophètes pour contrecarrer le message de Jérémie ce qui faisait à ce que Jérémie soit l’ennemi de tout le monde du plus grand au plus petit. 

Parlant du Mouvement de Schoenstatt, il a évoqué le triangle moral. A propos de ça, une personne qui opte d’être vrai et juste, doit payer le prix. C’est le sort réservé à un prophète plus particulièrement Jérémie à qui nous devons le vocable « jérémiade » qui signifie une plainte, une lamentation, une récrimination sans fin et qui importune. Nous sommes remplis des lamentations et cela nous empêche même de travailler. 

Dans la deuxième lecture, saint Paul nous rappelle que toute une vie est une liturgie c’est ainsi qu’il nous invite à offrir à Dieu nos personnes comme un sacrifice, et le glorifier par toutes nos activités. Et d’ajouter que pour les chrétiens, il y a d’autres sacrifices à faire notamment vivre dans la bonté et rechercher en tout la perfection. Il a continué en citant un passage du Père Joseph KENTENICH qui interpelle notre conscience en nous invitant à travailler et à nous sacrifier en ces termes : « Nous sommes héritiers d’un grand passé, porteurs d’un grand présent et bâtisseurs d’un grand avenir. Nous devons nous donner pour nos frères et prendre le parcours que Jésus a fait pour modèle. » 

Il a terminé son homélie en souhaitant que cette eucharistie fasse de nous des êtres bons, accomplissant la volonté de Dieu et qui vivent dans le témoignage de vie en se donnant aux frères et sœurs en vue du Royaume de Dieu. Que saint Philippe NERI, un saint de la joie, intercède pour nous.