La célébration eucharistique de ce douzième dimanche du temps ordinaire de cette année liturgique A a eu une certaine particularité. C’est un jour où l’on célèbre les Martyrs de l’Ouganda, une solennité non moins importante pour les pays de l’Afrique. C’est aussi un dernier dimanche du mois de Juin, un mois dédié à la Bible. Les membres du groupe d’apostolat Mukama menyekana d’ici au sanctuaire, en compagnie des autres venus de toutes les paroisses de l’archidiocèse de Bujumbura, étaient entièrement présents dans cette messe. Et comme c’était le dernier dimanche du mois, l’habitude du Sanctuaire est qu’on fasse un pèlerinage vers le sanctuaire à la fin de la messe.

Avec tous ces évènements, la liturgie du jour a prévu que la procession du début de la messe soit plus longue que d’habitude pour inclure tous les membres du groupe Mukama menyekana. Le Père Japhet SIMBIZI a présidé à la sainte messe, la Chorale Saint Martin était bien en place pour l’animer en chants liturgiques. Les textes du jour ont été tirées du second Livre des Maccabées (7, 1-2. 9-14), de l’épître de saint Paul aux Romains (8, 31-39) et l’Evangile selon saint Jean (12, 23-38).

Homélie du jour

‘ Si une graine ne meurt pas, elle ne peut pas porter du fruit. En plus, le sang des martyrs c’est la semence d’où naissent les nouveaux chrétiens’, c’est par ces mots que le Père Japhet a introduit sa prédication du jour. Etre martyrs signifie être témoins, et on devient témoin de ce qu’on croit et si on y croit vraiment, on devient prêt à en mourir. Dans la vie actuelle, il nous arrive souvent d’aller témoigner devant la justice. En ce cas, tout le monde s’attend à ce qu’on dise la vérité. Si au cas contraire on ment, on en porte une marque, de telle sorte que partout où on passe les gens se moquent de nous en disant ‘Voilà le menteur’. Du temps des Maccabées, la culture juive, même leur croyance, interdisait aux gens de consommer la viande de porc. Durant le règne du roi Antinoüs, celui-ci voulait aller à l’encontre de cette culture en obligeant les gens à s’y soustraire, ce que les sept fils et leur mère dont on a entendu dans la première lecture ont refusé au roi. La punition du roi ne s’est pas fait attendre comme nous l’avons entendu.

Les martyrs de l’Ouganda ont subi leur supplice durant les années 1880 et en particulier en 1885 et en 1887. Les enseignements chrétiens, essentiellement catholiques et anglicans commençaient à s’implanter dans la population. Le roi voulait contraindre ses gens les plus proches à pratiquer l’homosexualité comme il en avait l’habitude. Quarante-cinq personnes travaillant à la cour ont refusé de s’y soumettre et ont accepté de verser leur sang. Il y avait parmi eux 22 catholiques et 23 anglicans. Ils ont subi des supplices odieux différents chacun, mais leur conviction a été plus forte que la souffrance endurée. Dans ce pays, l’homosexualité n’a jamais été acceptée comme un comportement normal dans la culture ougandaise, même récemment la plus haute juridiction du pays l’a condamnée. Suite à cette condamnation, certains juges se sont vu retirer le visa d’aller aux Etats-Unis d’Amérique.

Il a poursuivi en donnant l’exemple de notre pays, il y a quelques années, les centres de santé ont été déclarés Amis des jeunes. L’on a commencé dès lors à y distribuer des préservatifs et donner des enseignements aux jeunes qui les poussent à faire des rapports sexuels dits protégés. Avec cela, ils pensaient que les jeunes diminueraient le nombre de grossesses, mais c’est plutôt le contraire qui en a découlé. Dans certains pays riches, les gouvernements ont subventionné des familles qui mettaient au monde jusqu’à trois enfants. A partir du quatrième, toutes les aides étaient stoppées. On pensait là aussi réduire le nombre de naissances. Les hommes ont plutôt épousé plus d’une femme et chacune a donné naissance à ceux que le gouvernement pouvait subventionner. Le résultat de cette autre tentative de réduire les naissances n’a été que médiocre.

Un penseur a plutôt suggéré que la jeunesse fasse de longues études, ceci avancerait leur âge de mariage, et par conséquent moins d’enfants. Les hautes personnalités ont de leur côté fait en sorte que ce soit leurs enfants qui ont cette chance d’avoir des bourses pour faire de longues études au détriment des mois nantis. Ces derniers, n’ayant pas d’autres occupations, ils se marient tôt pour en fin de compte mettre au monde beaucoup d’enfants. Nous comprenons que là non plus l’accroissement de la population en nombre ne peut que continuer.

Comme les martyrs de l’Ouganda, faisons tout pour témoigner notre foi à partir de là où nous habitons jusqu’où nous travaillons ou étudions en passant par notre voisinage. Qu’on n’ait pas peur de dénoncer le mal de peur de perdre notre emploi, privilège social ou même notre vie. Disons plutôt comme ce fils : ‘C’est du ciel que je tiens ces membres, mais à cause de sa Loi je les méprise’. L’hypocrisie ou la tricherie ne nous laissent pas notre liberté des enfants de Dieu, elles nous dégradent jusqu’à nous rendre comme esclaves du mal, et avec cela on ne peut oser témoigner même la moindre des choses.

N.M.