Comme la solennité de Pâques demande une longue et minutieuse préparation technique et spirituelle, il sied aussi que le déroulement des cérémonies soit conséquemment agréable et sans faille. Le décor de l’église de la Sainte Trinité était tout blanc avec un peu de jaune, toutes les deux étant des couleurs de fête et de joie. Les membres de la chorale saint Nicolas de Flüe qui avaient agrémenté la solennité en chants liturgiques s’étaient très bien accordés au décor du jour. Leur arsenal musical qui n’avait pas été utilisé depuis le mercredi des cendres était bien en place pour cette soirée tant attendue. Les fidèles eux-mêmes, même les moins réguliers dans des messes du temps ordinaire, avaient répondu au rendez-vous presque tous en blanc cérémonial.

La Messe de cette veillée de Pâques avait été présidée par le Père Floribert KANEZA, vice-recteur du Sanctuaire, tous les autres prêtres de la Communauté ainsi que les visiteurs étaient à ses côtés pour concélébrer à cette solennité. Elle a débuté à 17h30 sans lumière des lampes comme le prévoit la liturgie du jour, mais le cierge pascal et après toutes les bougies allumées à partir de celui-ci ont éclairé toute l’église de la Sainte Trinité, donnant ainsi une belle image nocturne du lieu car le communiqué du Père Recteur invitant les fidèles à se présenter avec des bougies avait très bien passé et compris par tous.

Cinq minutes avant le début des cérémonies, le Père Recteur du Sanctuaire de la Reine de la paix et la réconciliation de Mont Sion Gikungu a annoncé aux fidèles la succession des cérémonies de la soirée qui devraient commencer par l’allumage et la bénédiction du cierge pascal à partir du feu allumé un peu à l’avance à l’entrée de l’église. En ce moment même de l’annonce, une pluie fine a voulu que les fidèles occupent plutôt toutes les places du devant de la bâtisse au lieu de celles du dehors. Cependant, elle n’a ni freinée ni gêné le déroulement des rites liturgiques prévus. Même l’affluence des fidèles vers l’église n’avait pas été affectée par cette pluie si fine et qui n’a pas duré plus d’une dizaine de minutes. Le Père Recteur avait demandé aux fidèles d’être patients car on allait lire sept textes de l’Ancien Testament avant d’entonner la Gloria, celui-ci donnant lieu à l’Alléluia qu’on n’avait pas chanté depuis tout le temps de carême.

Quand toutes les lectures ont été lues, le Père Floribert a prêchée son homélie. Selon ses paroles, la résurrection du Christ est une bonne nouvelle à laquelle on s’attendait ce soir. Pâques est la première des solennités que l’Église célèbre. Avec la Pâques, rien ne peut nous empêcher de chanter notre rédemption avec foi. Nous le savons très bien en effet, il a fallu qu’il y ait le vendredi saint, c’est-à-dire la Passion du Seigneur pour qu’il y ait la Pâques. Jésus est donc la source de toute notre joie et tout notre espoir en la résurrection vient de lui qui a vaincu la mort. La Pâques est une solennité qui nous fait des créatures nouvelles, et si on se réfère aux textes lus depuis le livre de la Genèse, on revient beaucoup sur la création. Dieu a créé la lumière et nous savons que celle-ci évanouit les ténèbres. C’est sous l’éclairage de la lumière que nous marchons sans trébucher et travaillons à l’aise. La mort nous emmène dans les ténèbres, mais la résurrection de Jésus nous fait revenir à la lumière et nous comprenons pourquoi l’écrivain des Saintes Ecritures dit, ‘O, mort, où est donc ton venin ?’  

Nous entrons dans cette lumière par la baptême et grâce à la foi des disciples directs de Jésus, laquelle s’est transmise jusqu’à nous aujourd’hui. Les bougies que nous avons allumées nous rappellent cette lumière qui dissipe les ténèbres de notre vie. Comme ce cierge pascal éclaire et finit progressivement, il nous rappelle que Jésus s’est donné pour nous et a fini par mourir sur la croix pour nous donner la vie en plénitude. Par sa résurrection, il a vaincu tous ceux qui l’avaient accusé, livré et crucifié le vendredi saint. Il a voulu que nous, comme les Juifs de son temps, soyons sûrs qu’il est vraiment ressuscité et vivant. La résurrection de Jésus nous fait savoir que nous ressusciterons aussi à notre tour. La fête de Pâques fonde notre espoir que nous vaincrons les difficultés que nous traversons dans la vie de tous les jours. Toute notre vie doit être fondée sur Jésus, et nous devons rouler cette pierre qui pèse sur nous afin que nous soyons libres et que nous ayons la paix du Christ. Soyons comme la Vierge Marie qui a gardé toute sa foi, même jusqu’au pied de la croix car elle savait que Jésus allait ressusciter pour redonner la joie, la vie et l’espoir au monde de croyants.

Après l’homélie il y a eu le rite de bénédiction de l’eau qui normalement sert à baptiser les catéchumènes s’il y en avait. Cette même eau a servi à bénir toute l’assemblée de fidèles, un signe de connaissance du baptême que nous avons reçu. Vers la fin de cette messe de la veillée pascale, une fine pluie, à la manière de celle du début, est revenue pour accompagner les fidèles chez eux et tomber toute la nuit jusque vers le début de la Messe du lendemain à 10 heures.

M.N.