La célébration eucharistique de ce deuxième dimanche de carême a été présidée par le Père Japhet SIMBIZI. La chorale Sainte Famille a aidé dans l’animation des chants liturgiques au cours de la messe, et les lectures ont été respectivement tirées du Livre de la Genèse (12, 1-4a), de la seconde épitre de saint Paul à Timothée (1, 8-11) et de l’Evangile selon Saint Matthieu (17, 1-9).

Au cours de son homélie, le Père SIMBIZI est parti de la phrase de Jésus à trois de ses disciples, Pierre, Jacques et Jean, tous remplis de peur et d’angoisse : ‘Levez-vous, n’ayez pas peur !’ Il nous adresse ses paroles en ce jour pour nous inviter à combattre le mal qui est en nous et dans notre société avec foi, courage et détermination. Nous sommes confiants et sûrs que les choix et décisions de Jésus sont justes et sans équivoque. Il a choisi seulement trois des douze disciples pour leur confier une mission particulière au sein de l’Eglise naissante. Ce qui est connu c’est que tout le monde perdra courage, leur foi risquera de s’ébranler, mais il leur redonnera courage et confiance. En choisissant les trois pour les emmener avec lui au Mont Tabor, Jésus a voulu leur révéler sa gloire d’après la résurrection, afin qu’ils fortifient leurs confrères après la résurrection du Seigneur sur base de ce qu’ils auront vu. Ce sont ces même trois disciples à qui Jésus a demandé de rester avec lui et de veiller en priant aux chants des oliviers pendant la nuit où il allait commencer sa passion.

Avant sa transfiguration, les disciples voyaient Jésus comme tout autre homme, mais dès lors, ils ont compris que Jésus n’était pas aussi simple qu’ils ne le pensaient : ils ont compris que le ciel était de son côté. Jésus leur demande aussi de ne pas avoir peur de la croix, car c’est par elle qu’ils franchiront une bonne fin de vie. En effet, les disciples avaient fait preuve de la peur de la croix. Par sa transfiguration, Jésus a montré à ses disciples que la croix mène au bien. Pierre a voulu rester au Mont Tabor pour rester dans la gloire, car c’est un état désirable. Il fait en effet multiplier les amis et met de côté les personnes les moins désirées.

L’expérience de la vie a montré que quand nous sommes dans l’opulence, des personnes nous proposent du siège pour nous asseoir sans qu’on ne le demande, même la boisson et la nourriture ne tardent pas à nous parvenir avant tout le monde. Si une fois on est invité à une fête et qu’on se présente avec un pauvre mal habillé, on verra le désarroi de la personne hôte qui pensera à vous trouver une place de devant sans pour autant trouver où placer l’autre à qui elle ne se sera pas attendue. ‘Ne restez pas au sommet de la montagne comme Pierre l’avait voulu au Mont Tabor, mais descendez de là jusqu’au pied de la montagne pour partager avec votre prochain qui y est resté afin de lui partager ce que vous aviez reçu du sommet de la montagne’, a continué le Père Japhet. Nous devrions faire comme Abraham qui a pris avec lui Loth alors que Dieu avait parlé à lui seul. La prière du Notre Père nous dit que Dieu n’est pas seulement un Père à moi, mais à nous tous. Non seulement vouloir rester au sommet de la montagne, nous ne penserons pas à rester là où nous sommes. Jésus a dit à ses disciples de n’avoir pas peur, de se lever et de progresser. Pourquoi nous autres nous penserions à rester là où nous sommes dans la même position ?

Ce que nous n’avons pas à oublier c’est que sans la Croix il n’y a pas de résurrection, et sans la résurrection il ne peut y avoir de glorification. Nous devons faire le premier pas tout en espérant que Dieu nous aidera à faire les pas suivants. Mais si nous nous résignons à faire notre premier pas, tout le monde se moquera de nous et il croira que nous sommes bon à rien. Notre résignation à faire notre premier pas en avant aura des conséquences lourdes sur notre vie et notre société. Des cas de corruption ne feront que continuer, l’injustice persistera sans doute et toute sorte de mal s’établira chez nous. Dieu nous a donné la force, et nous ferons bien de l’utiliser pour sauver la vie de notre prochain et leur donner la joie. Au cas contraire, nous devons savoir que nous aurons mal utilisé les grâces que Dieu nous a données. Nous ne devons pas tarder, nous devons nous lever, défendre notre prochain et tout ce qui lui appartient car c’est cela notre mission première. ‘ Déchargez-vous de tout ce qui vous empêche d’aller à la rencontre du Seigneur à l’instar d’Abraham qui a quitté ses biens et toute la propriété de son Père pour aller s’installer là où Dieu lui avait indiqué. Avec un tel courage, beaucoup de vies seront sauvées. Faisons de tout notre mieux pour marcher dans la justice, par le jeûne et la prière, et tout cela dans la lumière de la Parole de Dieu. Puisse ce temps de carême nous obtenir les grâces que nous attendons avec la Pâques qui s’annonce. Le Seigneur soit avec vous.