Le Père Léonce NTAKIRUTIMANA a présidé la célébration eucharistique de ce cinquième dimanche de carême 2022 et la Chorale Sainte Maria Goretti a aidé dans l’animation du chant liturgique. Les lectures du jour ont été respectivement tirées du Livre d’Isaïe (43, 16-21), de l’épitre de saint Paul Apôtre aux Philippiens (3, 8-14) et l’Evangile selon saint Jean (8, 1-11).
Dans son homélie, le Père NTAKIRUTIMANA a d’abord répété les paroles du prophète Isaïe : ‘Voici que je fais un monde nouveau : il germe déjà, ne le voyez-vous pas ?’ Il a ensuite interpelé tout un chacun pour voir ce qu’on a changé dans la vie de chrétiens dans cette période où l’Eglise, la liturgie comme les Saintes Ecritures nous invitent à profiter de ce temps favorable pour revenir à Dieu de tout notre cœur. Selon le célébrant, deux mots sont d’une importance capitale pour mieux méditer sur les Parole de ce dimanche : se rappeler et oublier.
Se rappeler ou se souvenir d’abord parce que la seconde partie du livre du prophète Isaïe s’appelle le livre de la consolation d’Israël. Selon les analystes bibliques, il a été écrit vers l’an 538 avant notre ère, une période autour de laquelle le peuple Juif a durement souffert de la déportation en terre de Babylone, ayant ainsi perdu trois piliers importants de leur foi, qui sont la terre, la royauté et le temple. Suite à un tel état de faits, le peuple a perdu tout espoir de retourner à ses anciennes racines. Ceci parce que la distance qui sépare les deux territoires est très longue, estimée actuellement à 870 Km, ensuite parce la durée de la captivité n’a été que très étendue, environ 450 ans. C’est alors que le message consolation vient vers ce peuple.
La possibilité du retour en Israël était comme un rêve irréalisable selon l’entendement de ce peuple. Le prophète Isaïe vient alors leur demander de se rappeler toute leur souffrance en Egypte et tout ce que le Seigneur leur avait déjà fait pour les ramener dans leur pays. Ceci est d’autant plus vrai que même le psaume dit que quand le peuple était au bord de la rivière en provenance de Babylone, il semblait comme un rêve parce qu’il était dépassé par la joie. Les Burundais oublient, si vite, et cela n’est pas bon signe. ‘Les mariés oublient si vite leurs moments agréables de fiançailles et leurs premiers moments de mariage, et nous les voyons engager dans des procédures de divorce ; les enfants oublient rapidement les bienfaits et toute l’assistance que leurs parents leur ont apportée pour se révolter contre eux dans leur âge avancé, a insisté le Père Léonce’. Se rappeler des bienfaits d’autrui est toujours quelque chose de bon parce que c’est de là qu’on part pour pardonner et penser à ne pas faire du mal à son prochain.
La Pâques que nous approchons peu à peu nous invite à nous rappeler de notre baptême et du salut apporté par Jésus le Christ avec tous les bienfaits y relatifs. La femme attrapée en flagrant délit d’adultère a été déshonorée, mais Jésus lui a rendu son honneur, sa dignité et sa justice. Cette femme doit sûrement se souvenir de tout cela. En plus de cela, Jésus invite tout le monde qui était présent à retourner en soi-même pour se faire une analyse critique de ses faits pour en fin de compte se rappeler tous ses péchés. Les vieux qui ont été si prompts à le faire furent les premiers à quitter le lieu, ils se seraient sans doute rappelé tout leur mal et se sont jugés indignes de lapider la pécheresse.
En face de se souvenir, il y a le fait d’oublier. Saint Paul nous dit qu’il a oublié son passé douloureux et toute la persécution qu’il a infligée à l’Eglise naissante. Il préfère plutôt se focaliser sur son futur qu’il veut agréable et fructueux pour toute la famille des croyants. Nous sommes aussi appelés à oublier les souffrances que nous avons eues à cause de notre prochain et ainsi nous aurons la paix interne. Ouvrons nos cœurs pour que le Seigneur y entre et osons lui exposer tout ce qui nous hante, et nous sommes sûrs qu’il nous fera du bien. Amen
NYANDWI M.