En date du 16 au 18 octobre, l’an deux mille vingt, au Mont Sion Gikungu, les aumôniers diocésains et représentants de la famille de Schoenstatt de la sous-région des Grands Lacs se sont réunis pour la semaine d’octobre ; en vue d’évaluer l’apostolat de l’année terminée dans le but de trouver une meilleure orientation pour l’année suivante, sous la direction de l’Aumônier Dirigeant National et Régional de la famille de Schoenstatt, Père Longin Ntiranyibagira.

Lesdites cérémonies ont débuté par une messe, habituellement célébrée au Mont Sion Gikungu  les vendredis à 17h00. Ensuite, c’est la présentation qui a suivi pour la connaissance mutuelle entre les participants. Le lendemain, c’est-à-dire samedi, c’était le jour des conférences et des activités proprement dites de la semaine d’octobre. Au début des activités, le Père Aumônier Dirigeant National et Régional a d’abord souhaité la bienvenue à tous les participants, entre autre : les aumôniers diocésains, les sœurs de Marie de Schoenstatt, les représentants des différentes branches de Schoenstatt ainsi que tous les autres Schoenstattiens présents dans la semaine d’octobre et a imploré sur eux la bénédiction de Dieu, via l’intercession de la Mère Trois fois Admirable de Schoenstatt, sise au Sanctuaire comme « Reine de la Paix et de Réconciliation ».

Après ce mot d’accueil, c’était le temps de dresser les rapports annuels pour chaque diocèse et chaque branche. A ce point, les aumôniers diocésains ont pris la parole pour présenter les réalisations apostoliques, les problèmes rencontrés ainsi que les prévisions futures dans leurs diocèses respectifs. Partout, ce qui a été réalisé, de façon générale, s’articulait sur la célébration de la semaine d’octobre de l’année 2019, célébration des jubilés du mouvement, les descentes des aumôniers dans les paroisses et succursales en vue du renforcement apostolique, l’inauguration des ermitages, des camps selon les branches et les actes de charité en vers les pauvres et les détenus.

Du côté des problèmes rencontrés, c’est généralement le fait que les diocèses sont vastes, ce qui rend difficile la gestion et le suivi régulier de l’apostolat dans tout le diocèse. Particulièrement, dans le diocèse de BUBANZA, le manque d’aumônier diocésain constitue un grand problème pour la coordination et le suivi apostolique.

Quant aux prévisions futures, elles paraissent généralement aussi les mêmes partout ; on a cité entre autres la célébration de la semaine d’octobre au niveau diocésain pour l’année 2020, les enseignements de sensibilisation de l’Alliance d’amour et de sa valeur, le renforcement du mouvement apostolique de Schoenstatt dans toutes les succursales et universités.

Après la présentation des rapports par les aumôniers diocésains, les représentants des différentes branches de Schoenstatt au niveau diocésain ou national ont eu, eux aussi, le temps de présenter leurs rapports. Sur base de leurs devises respectives et pour la sauvegarde de la spiritualité de Schoenstatt, toutes les branches ont réalisé différentes activités apostoliques dont: les actes de charité ; les prières organisées pour l’Eglise, pour la lutte contre le Covi-19, pour la Famille de Schoenstatt en général et pour la canonisation du Père Kentenich en particulier ; les visites interbranches et interdiocésaines et les camps de formation par branche.

Comme ils l’ont signalé, la pandémie du corona virus s’est révélée comme grand obstacle à la réalisation des activités prévues.

A la fin de la présentation des comptes rendus, c’était alors le moment des enseignements.

Le premier présentateur, Abbé Pierre Ntahompagaze, aumônier de la Famille de Schoenstatt dans l’archidiocèse de Gitega, a annimé une conférence sur le thème : « La Providence Divine ». En effet, l’abbé Pierre a rappelé que la providence divine est l’un des piliers de la spiritualité schoenstattienne. Selon le plan divin, la providence divine apparait non seulement comme la volonté de Dieu, mais aussi, elle est prise comme sagesse régnant dans le monde. D’une part, accepter la providence divine, c’est accepter que Dieu a créé la terre et tout ce qui s’y trouve, les protège et les guide dans son Amour, dans sa Sagesse et dans sa Puissance, a-t-il rappelé. D’autre part, l’abbé Pierre a montré que la providence divine est une réponse aux difficultés du monde moderne. A ce point, il a d’abord commencé par énumérer lesdites difficultés, dont : la séparation comprise comme divorce entre la croyance et la vie quotidienne ; être tiède ou froid dans la foi ; l’humanisme sans religion ; l’athéisme théorique et pratique ; l’athéisme qui cherche à se fonder sur la non connaissance de l’existence de Dieu, l’indifférence religieuse, etc. Par après, il a donné la position de l’Eglise face aux difficultés citées ci-haut.

Historiquement, pour que l’homme demeure en relation intime avec Dieu, l’Eglise a toujours privilégié la consécration à Dieu ; c’est-à-dire : vivre isolé des autres dans des milieux réservés et éloignés comme des monastères, c’était la fuga mundi. Cependant, actuellement, l’Eglise propose aux chrétiens laïcs de reconnaitre en toute chose la marque de Dieu. Parce que, l’Eglise veut que le chrétien soit un homme capable de coordonner toutes ses actions à la volonté divine.

En outre, selon le conférencier, la pensée du Père Kentenich entre dans ce sens de l’Eglise actuellement.

En effet, pour le Fondateur de Schoenstatt, l’homme doit par conséquent manifester sa part dans la réalisation de cette volonté divine ; c’est ce qu’il appelle la foi pratique en la providence divine. Ainsi, comme nous le voyons dans l’histoire de la famille de Schoenstatt, la providence divine est à la source de sa naissance et de son évolution dans le temps et dans l’espace.

En fin, Abbé Pierre NTAHOMPAGAZE a montré les techniques à adopter pour vivre la providence divine. Celles-ci sont entre autres : élever nos cœurs et les retourner vers le Seigneur ; emboîter le pas de Marie, autrement dit aller à l’école de Marie, elle qui est le vrai exemple en la providence, elle qui intercède pour nous auprès de son Fils notre Sauveur pour que nous devenions de vrais croyants. Voilà pourquoi elle nous éduque.

L’Abbé Pierre NTAHOMPAGAZE a conclu par un appel en disant que nous devons nous sentir imprégnés par la Providence Divine en toutes circonstances de la vie et demander chaque fois à la Vierge Marie de nous éduquer pour cette fin.

Après cette conférence, le Père Aumônier Dirigeant National et Régional a tenu la deuxième conférence sous le thème portant sur l’Encyclique du Saint Père : Fratelli tutti: « Tous frères ».  En effet, le Père Longin Ntiranyibagira à faire savoir que cette lettre encyclique nous renseigne sur la fraternité ; la confraternité et l’amitié sociale entre les hommes. La motivation du Saint Père pour la diffusion de cette lettre a été suscitée en premier lieu par le dialogue entre Saint François d’Assise avec les membres de sa famille franciscaine, lorsqu’il les enseignait sur comment vivre dans l’amour et dans l’unité, et en deuxième lieu, la visite du Pape François à d’autres croyances que celle de l’Eglise catholique, l’a aussi motivé pour écrire cette lettre ; car nous sommes tous des créatures de Dieu et les difficultés du monde actuel, spécialement la pandémie du corona virus nous envahi sans exception, signale-t-il.

En effet, le conférencier a dit que le Pape François, inspiré et guidé par le Saint Esprit et la parole de Dieu extraite de l’Evangile de Jésus selon Saint Luc (Luc 10 :25-37),  veut faciliter les chrétiens ou toute autre personne reconnaissant la valeur de l’homme à bien méditer cette lettre en la subdivisant en huit étapes : premièrement, il nous montre que  les relations non fondées sur l’amour ont des mauvaises conséquences tant du point de vue spirituel que corporel ; deuxièmement, les difficultés du monde actuel peuvent constituer de mauvais prétextes pour mettre les autres en insécurité, en vue d’atteindre des intérêts non communs ; troisièmement, la bonne planification de notre terre peut contribuer à la réussite de la personnalité parfaite, qui nous fait des enfants de Dieu ; quatrièmement, l’amour, la justice et la paix sont d’importance capitale pour aller en avant afin d’atteindre la personnalité complète ; cinquièmement, le Pape donne une belle définition de la « politique » comme quoi la politique est une méthode extraordinaire de planifier l’intérêt commun de tous pour la gloire de Dieu et la sécurité du monde, à cet effet, il écarte toute stratégie prise comme politique en vue de salir la personnalité de l’homme et qui décline le Seigneur et ses serviteurs ; Sixièmement, le Saint Père montre que le dialogue, la rencontre, l’entente et  la valorisation de ce qui nous unit en détriment de ce qui nous sépare constituent le bon chemin d’atteindre l’amour parfait ; Septièmement, la réconciliation, le pardon, et la vérité constituent une source de guérison de toutes les blessures du passé et du présent ; huitièmement et en fin, le Pape François précise que la multiplication des religions actuelles n’est en rien une solution aux difficultés actuelles, mais que la manifestation pratique de chaque religion pour bâtir la fraternité, la confraternité et la défense de la justice équitable en est la meilleur résolution.

Le Saint Père conclut sa lettre par un appel pour chacun afin d’éviter tout ce qui dénature l’humanité et l’amour, de dépasser la peur, d’ignorer notre différence afin de garder la fraternité et la confraternité intimes entre nous.

Après les conférences, pour l’après midi de la journée, on a procédé aux activités en groupe. Celles-ci étaient centrées sur la question : « dites trois points, tirés des enseignements reçus, à approfondir au cours de l’année apostolique suivante, en tenant compte des difficultés du monde actuel et de l’Eglise ». Après un temps de réflexion et de résolutions sur cette question, toutes les réponses de chaque groupe ont été collectées et exposées publiquement. Après ces exposés, le Père Aumônier Dirigeant National et Régional ; les aumôniers diocésains ; les représentants des branches au niveau national et au niveau diocésain se sont assis ensemble pour la sélection des réponses collectées afin d’en choisir la devise de la famille. Dans la soirée, les cérémonies se sont poursuivies par le partage d’un verre dans le Centre Joseph Engling, cérémonies pendant lesquelles, l’Aumônier Dirigeant National et Régional a remercié tous les participants de la semaine d’octobre et a fait savoir que la devise choisie sera d’abord présentée aux autorités (le présidium) chargées de la censurer avant sa publication officielle.

Signalons que les cérémonies se sont terminées par une messe du renouvellement de l’Alliance d’Amour, dimanche le 18 octobre 2020, le jour commémoratif du 106ème anniversaire de la fondation de la famille de Schoenstatt et de la célébration du jubilé de 100 ans de l’existence de la branche féminine.

HAKIZIMANA Sédecky