Il est 7 heures, sous un doux soleil du matin de ce vendredi 7 juillet 2020, les séminaristes des Pères de Schoenstatt, vêtus en aubes de Sion, arrivent un à un auprès du principal chemin qui va jusqu’à la grande église de Mont Sion. Ils doivent attendre là le véhicule qui doit amener le corps du Père Otmar Landolt Niklaus à 7h30. Il est à peu près 7h 25 quand nous apercevons une voiture blanche ornée de fleurs franchir le portail principal de Mont Sion. Le véhicule arrive lentement auprès des séminaristes qui prennent le cercueil et le mettent sur le charriot, ils l’acheminent vers le sanctuaire. Juste au moment où le cercueil est dans leurs mains, les cloches commencent à retentir (les cloches dont le P. Otmar est lui-même l’initiateur).

Arrivés au sanctuaire, tous les membres de la communauté, les Pères comme les séminaristes, en aubes de Sion, se mettent autour du corps de leur confrère. Cette fois-ci tout le couvercle du cercueil est enlevé et ils peuvent mieux contempler ce corps vêtu d’aube blanche et d’étole de couleur violette. Ensemble, ils récitent la prière de la communauté avant de recouvrir le corps et l’amener à l’extérieur où devant le sanctuaire, les fidèles présents viennent chacun lui rendre hommage. Les sœurs de Marie de Schoenstatt, les Frères de Marie de Schoenstatt, les autres consacrés présents, ainsi que tous les fidèles présents, passent un à un pour contempler un instant le visage du défunt, faire un signe de croix ou une petite inclination, tout en priant le chapelet. Il est 8h40 quand le cercueil est repris et acheminé vers l’entrée principale de la grande église où la messe doit se tenir.

Deux évêques, le célébrant principal, Monseigneur Gervais BANSHIMIYUBUSA, archevêque de Bujumbura et Monseigneur Evariste NGOYAGOYE, archevêque émérite de Bujumbura, Monseigneur Anatole RUBERINYANGE, vicaire général de l’archidiocèse, tous les Pères de de Schoenstatt de Mont Sion Gikungu ainsi que d’autres prêtres diocésains et ceux qui sont venus d’autres communautés religieuses, sont présents. Après la prière faite à l’entrée de l’église par Monseigneur l’archevêque, la messe a commencé. Au début de la messe, une courte biographie du P. Othmar a été lue par le Père Herménégilde COYITUNGIYE, Recteur du Sanctuaire. Le prédicateur a été le Père Félicien Nimbona, celui-ci a suffisamment parlé de l’engagement inlassable du défunt dans notre communauté au Burundi (Mutumba et Bujumbura) : il a beaucoup participé à la construction de l’église de la sainte Trinité de Mont Sion Gikungu, plus particulièrement en ajoutant le confessionnal, la chapelle eucharistique ainsi que les cloches.

Après la messe, le corps a été réacheminé, six séminaristes l’ont escorté en poussant le charriot jusqu’à la salle polyvalente où ils se sont trouvés obliger de soulever ce cercueil pour le mettre sur leurs épaules. Comme on l’a constaté le cercueil était lourd au point qu’ils transpiraient. Enfin le corps est arrivé à son lieu d’enterrement, accompagné de plusieurs fidèles et des chants entonnés par la chorale. Juste à quelques mètres de la Maison des Pères, dans un jardin abritant des mandariniers, une tombe était préparée depuis quelques jours, et là a reposé le Père Otmar. Avant la descente du corps dans la tombe, une courte prière prononcée par l’archevêque, accompagnée par quelques chants de la chorale, a été faite. Un fidèle ayant connu le Père Otmar depuis son arrivée au Burundi, membre du mouvement de Schoenstatt et qui a travaillé pour la centrale du mouvement au Burundi depuis des années, a témoigné de sa vie : pour tous les 46 ans de la vie du Père Otmar au Burundi, Monsieur Fidèle HAVYARIMANA ne pouvait rien manquer à dire sur lui. Il a témoigné de sa bravoure depuis son arrivée au Burundi comme jeune prêtre, plein d’énergies, vaillant travailleur pour la construction de la communauté à Mutumba et à Bujumbura. Ensuite, Fidèle a lu un témoignage écrit par le Père Déogratias Maruhukiro, premier burundais Père de Schoenstatt, qui a été à son tour ému par l’apostolat réalisé par le Père Otmar au Burundi : apiculteur, il prônait, non seulement le miel de la santé mais aussi le miel de la sainteté. Premier recteur du sanctuaire de Mont Sion Gikungu, il invitait les pèlerins à devenir les pierres vivantes « nimube amabuye mazima»[1].

La cérémonie d’enterrement s’est clôturée par des dépôts de fleurs ainsi que la prière de « salve regina » chantée par les membres de la communauté des Pères de Schoenstatt autour du tombeau. Après l’enterrement, une courte rencontre a été faite dans la salle polyvalente (salle Vincent Palloti) : le Père Supérieur délégué a présenté ses remerciements à tous ceux qui sont venus soutenir la communauté pendant ce moment douloureux et a ensuite invité l’archevêque à clôturer l’événement par une bénédiction.

 

Christian BANYANGA, Isch

[1] Plus d’explications dans le témoignage écrit par le P. Déogratias.