La célébration eucharistique de ce cinquième dimanche de carême 2020 a été présidée par le Père Félicien NIMBONA. Tout au début de la sainte Messe, le Père NIMBONA a tenu à lire la lettre de Son Excellence l’Archevêque de Bujumbura adressée à tous les fidèles de l’Archidiocèse, précisant les mesures de précaution à observer en ces moments durs où le monde est  dans la souffrance et la désolation à cause de la pandémie de coronavirus qui sévit dans les pays du monde, en particulier en Europe.

Son Excellence Monseigneur Gervais BANSHIMIYUBUSA félicite tous les fidèles pour leur bonne attitude de prière, de conversion et de partage qu’ils adoptent en ce temps de carême qui nous conduit peu à peu mais sûrement vers la célébration des mystères de Pâques qui est l’aboutissement de notre salut. Son Excellence l’Archevêque a précisé qu’il est en train de passer dans différentes paroisses et se dit satisfait des offrandes que les fidèles présentent. Elles viennent en aide à nos prochains qui souffrent et ont le plus besoin de notre contribution et notre aide pour leur survie. Dans l’Evangile de ce dimanche, nous comprenons comment Jésus se soucie de nous jusqu’à nous rendre la vie même après notre mort, comme il l’a fait à Lazare à Béthanie. Selon la croyance juive, le corps d’un mort devrait connaître sa corruption après le troisième jour, c’est pourquoi Marie a dit à Jésus que le corps de son frère Lazare était déjà en décomposition au quatrième jour. Nous pouvons ici comprendre pourquoi Jésus est ressuscité au troisième jour. Ce dimanche arrive au moment ou le monde sombre dans la peur et la désolation causées par la pandémie du coronavirus qui en arrive à décimer plusieurs centaines de personnes dans certains pays d’Europe. Bien que, dans certaines communautés ecclésiales de base, les fidèles aient déjà commencé à observer les règles de précaution et d’hygiène préventive telles que prescrites par les autorités sanitaires et politiques, Son Excellence Monseigneur a tenu à rappelé ce qui suit:

  1. Tout le monde voudrait bien observer la règle de ne pas se saluer en se touchant ou en se serrant la main;
  2. Lavons-nous les mains avec de l’eau propre et du savon ou à l’eau chlorée avant d’entrer dans des lieux publics, y compris les églises;
  • Partout où cela est possible dans des églises, les personnes feraient bon de s’asseoir en gardant une certaine distance entre elles;
  1. Pendant la communion; tout communiant devra recevoir l’hostie avec ses mains, et non par la langue. Les ministres distribuant la communion devraient se laver les mains avant d’aller faire communier;
  2. Pendant la confession, il est demandé d’observer une distance entre le prêtre et le pénitent. Les prêtres sont appelés à faire observer ces règles en exigeant aux fidèles de s’aligner en gardant une certaine distance entre les personnes;
  3. Pendant la Messe, l’étape de se saluer en se donnant la paix du Christ sera omise, les prêtres y veilleront, tel que cela est même précisé dans la liturgie dans des circonstances particulières.

Son Excellence l’Archevêque de Bujumbura a en outre invité tout le monde à continuer à prier le Dieu Tout-Puissant avec ferveur et foi afin qu’Il délivre le monde de ce fléau qui fait rage dans notre monde. Il a enfin demandé à tous de prier pour ceux qui ont déjà été emportés par cette pandémie, pour les médecins qui font de leur mieux en essayant de guérir le malades, et toutes les personnes dont le coronavirus laisse dans la pauvreté et désolation.

Après la lecture de ce message de l’Archevêque, la Messe a continué normalement.  Après la lecture des Ecritures saintes telles que proposées pour ce jour, le Père NIMBONA Félicien a prêché son homélie. Au début de son enseignement; il a précisé que nous sommes au cinquième dimanche de carême dans notre marche vers la célébration de Pâques. Le dimanche prochain est celui des Rameaux qui ouvre la semaine sainte. Nous devons le savoir, il ne peut y avoir de Pâques sans la Passion et la mort de Jésus notre Seigneur. Il n’est même pas aussi aisé de comprendre comment Jésus a souffert sa passion, est mort et ressuscité à la manière dont la Bible nous le décrit. Les textes qui nous sont proposés peuvent nous y entraîner progressivement.

Les trois premiers évangélistes, Matthieu, Marc et Luc, ont leur manière de nous présenter et décrire Jésus, sa vie et ses œuvres. Quand ils nous parlent de la transfiguration du Seigneur, ils veulent nous faire savoir que Jésus a voulu montrer à ses disciples choisis qu’il n’est pas un homme simple comme ils pouvaient le penser. Dans l’Evangile selon saint Jean, Jésus nous montre qui il est réellement en ressuscitant Lazare. Mais aussi, faut-il le souligner, l’acte que Jésus a posé en ressuscitant Lazare préfigure sa propre résurrection. Le Nom Lazare qui signifie « La maison du pauvre » veut nous faire comprendre que nous sommes tous des pauvres spirituellement ou tout au moins nous devrions nous sentir pauvres spirituels pour pouvoir invoquer et mériter la force et la grâce divine qui nous enrichit selon la volonté du Père. Soyons-en convaincus, « Chaque fois que nous nous sentons riches matériellement et sommes satisfaits de nos avoirs, nous sommes très pauvres »,  a insisté le Père NIMBONA.

Actuellement, le monde souffre énormément à cause de la pandémie de coronavirus, et beaucoup de pays européens, particulièrement l’Italie et l’Espagne, enregistrent près de mille morts chaque jour. Nous comprenons combien une telle situation est très dure à comprendre et surtout à supporter quand on voit sur des vidéos un millier de cercueils de nouveaux morts chaque jour. Il n’est pas aussi facile de nous dire que nous sommes bien portants en ces circonstances, ce serait une erreur de notre part. Plutôt, demandons-nous dans quel tombeau nous sommes, et ici le tombeau veut bien dire le péché. De ce tombeau, nous avons besoin de supplier celui qui a tiré Lazare de son tombeau pour qu’il vienne aussi nous en tirer à notre tour. La science est bonne, mais elle a besoin d’être aidée et assistée par la foi en Dieu, sinon elle ne fait que ruiner notre vie.

Dans leurs croyances, les Juifs estimaient que le corps d’un cadavre commence à se décomposer à partir du quatrième jour au tombeau. Nous pouvons comprendre pourquoi Jésus est ressuscité le troisième jour. Comme Jésus a pleuré la mort de Lazare, il le fait aussi pour toute autre personne. Mais le plus important pour nous est de tourner notre foi et en plus d’élever notre prière de supplication vers le Sauveur du monde. A notre tour, nous devons pleurer la mort des nôtres au lieu de retenir les larmes en nous et garder du sang froid comme d’aucuns ont tendance à le faire en ces temps-ci. Si cette attitude de garder du sang froid devant la mort du prochain persiste, nous pouvons à longs ou courts termes enregistrer beaucoup des cas de malades mentaux. Les Saintes Ecritures nous invitent à ouvrir notre cœur pour accueillir notre prochain car nous sommes appelés à nous soucier de lui comme nous nous soucions de notre vie.

Quand Jésus a ressuscité Lazare, il a commencé sa passion, car il y a eu deux groupes opposés parmi les Juifs: d’une part, certains l’ont cru et ont commencé à le suivre, de l’autre part il y en a qui se sont dit qu’ils ne pouvaient pas supporter un homme qui fait de tels miracles et ont décidé de le faire mourir, ce qu’ils ont mis à exécution le vendredi saint. Comme nous allons bientôt célébrer Pâques, efforçons-nous de faire de bonnes actions qui montrent que nous sommes réellement des enfants du même Père et Créateur de tout.  Nous devons aussi avoir la foi comme Marie, la sœur de Lazare qui a dit à Jésus « Oui, je le crois ». Ceci signifie que le salut vient de Dieu après que nous avons crié vers Lui avec foi. Que la Vierge Marie intercède pour nous. Amen.

Nyandwi Méthode

 

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